"M. le Président, respectez la mémoire de mon grand-pÚre !" Mon grand-pÚre était un tirailleur sénégalais. Il s'appelait Abdoul Banna Mbaye. Il a fait la premiÚre guerre mondiale. Il en est revenu avec une décoration. Comme de nombreux autres, parfois volontaires, souvent enrÎlés de force, mon grand pÚre s'est battu pour une cause qu'il pensait en rapport avec celle de son terroir. Il s'est battu contre un ennemi qu'il distinguait du colon. Sur le champ de bataille son souci restait de prouver sa bravoure et de pouvoir un jour retrouver la famille qui l'attendait sur sa terre natale. Non monsieur le Président, Abdoul Banna n'a pas risqué sa vie pour les desserts et sucreries qu'il aurait reçus de la hiérarchie militaire française ! Non monsieur le Président, Abdoul Banna n'aurait pas accepté sous les balles du front, une discrimination lui réservant des sucreries refusées à son voisin de combat africain. Monsieur le Président, respectez donc la mémoire de nos vaillants tirailleurs sénégalais. Ils étaient du Soudan, de la Haute Volta, du Dahomey, etc. Leur sacrifice pour la France a été un facteur déterminant dans le processus de décolonisation qui a abouti à l'indépendance des pays africains. Monsieur le Président, respectez la mémoire de tous ceux qui se sont battus, souvent au prix de leur vie, au point de rendre inéluctable une décolonisation que vous osez présenter comme pacifique, oubliant pour le seul Sénégal les combats de Oumar F. Tall, Lat Dior, Ahmadou Bamba, les nombreux tirailleurs massacrés au camp de Thiaroye et de bien d'autres sur nos terres, et ailleurs en Afrique. La décolonisation de l'Afrique est également le résultat du sang versé pour cette lutte par des centaines de milliers d'algériens. Non monsieur le Président, la décolonisation du Sénégal n'a pas été pacifique. Elle est le résultat d'un processus historique global et dans la durée. Le sacrifice des tirailleurs sénégalais ne fut pas vain. Il ne fut pas la contrepartie de sucreries. Celles que malheureusement les dirigeants de certains pays d'Afrique ont accepté et continuent d'avaler en contrepartie du sang de leurs concitoyens. Ils se sont battus pour nous. Ils ont obtenu notre liberté au prix de leur sang versé. La vÎtre tout comme la mienne. Alors du respect pour leurs mémoires s'il vous plaßt ! Abdoul Mbaye Alliance pour la Citoyenneté et le Travail Dakar le 28 mai 2018
AndrĂ©, mon grand-pĂšre, le pĂšre de ma mĂšre. Un jour pas si lointain, ma mĂšre sâest penchĂ©e pour la premiĂšre fois de sa vie par Ă©crit sur ses souvenirs dâenfance avec son pĂšre. Cela a donnĂ© un long texte touchant et dĂ©taillĂ© sur leur vie ouvriĂšre dans le Rueil-Malmaison des annĂ©es 50/60. CâĂ©tait important pour elle de se souvenir car AndrĂ© est dĂ©cĂ©dĂ© Ă lâĂąge de 33 ans. Elle en avait 11. Elle mâa confiĂ© ce texte avec une boĂźte de photos dâarchives, et je me suis lancĂ©e dans la mise en page dâun petit recueil de 20 pages avec lâaide de ma prĂ©cieuse amie Marion Kueny et sous lâĆil attentif et discret de mon frĂšre. Jây ai ajoutĂ© quelques illustrations et un petit texte moi aussi. Aujourdâhui le souvenir dâAndrĂ© Ă travers les yeux de sa fille repose aussi sur ce joli papier mat et grĂące Ă elle, nous pouvons lui redonner vie quand nous en avons envie. Il paraĂźt dâailleurs que jâai son regard et cela me rend heureuse et fiĂšre. Ă la mĂ©moire dâAndrĂ© Brisset, mon grand-pĂšre.
JeconsidĂšre que votre usurpation est une insulte Ă la mĂ©moire de mon grand-pĂšre et je vous fais part trĂšs fermement de mon indignation. Quant Ă la prĂ©tendue citation de Croizat Ă Homme du futur », lâarriĂšre-grand-pĂšre de David B. Ricard aurait peut-ĂȘtre apprĂ©ciĂ© notre Ă©poque obsĂ©dĂ©e par la collecte dâimages et lâimmortalisation visuelle de nos moindres gestes. Comme plusieurs de ses contemporains, il capturait avec une camĂ©ra 8 mm les scĂšnes de sa vie familiale. Ă la mort de lâaĂŻeul, cet abondant matĂ©riel, tournĂ© entre 1956 et 1976, a Ă©tĂ© lĂ©guĂ© Ă Ricard, alors ado de 16 ans aspirant Ă devenir cinĂ©aste. Aujourdâhui documentariste et frĂ©quent collaborateur scĂ©nique de Florent Siaud, celui-ci sâen est inspirĂ© pour Le Kodak de mon arriĂšre-grand-pĂšre, dramatisĂ© et mis en scĂšne par Valery Drapeau. Une crĂ©ation assez originale sur la filiation, la mĂ©moire et le temps, qui combine cinĂ©ma, théùtre documentaire et performance musicale. Entre narration autobiographique et explications techniques sur le fonctionnement de ces machines obsolĂštes quâil rĂ©ussit avec soulagement Ă utiliser sur scĂšne, David B. Ricard commente des images, enregistrant le plus souvent des existences ordinaires NoĂ«ls, soupers de famille, vacances⊠Et il interroge parfois les coutumes qui nous semblent dĂ©sormais Ă©tranges oĂč sâest perdue cette tradition de sâembrasser sur la bouche, au sein dâune famille ? Pourquoi se donnait-on en cadeaux des liasses de dollars ? Quant Ă la dĂ©couverte surprise dâun film rĂ©vĂ©lant un premier mariage de son pĂšre, elle mĂšnera Ă une discussion qui sera lâun des moments forts du rĂ©cit. Le spectacle dessine en effet le parcours dâun artiste qui, jeune, avait soif de relations affectives plus profondes, et Ă©tait plutĂŽt dĂ©solĂ© par la nature matĂ©rialiste de ces archives filmiques, mais qui paraĂźt comprendre aujourdâhui comment il se relie Ă cette famille. Et saisir lâimportance des objets, ces ancrages et tĂ©moins de nos vies, qui nous lient au passĂ©. Entre le passĂ© et le prĂ©sent Dans la salle intime du théùtre Prospero comme on lâa rarement vue, transformĂ©e en studio par la scĂ©nographe Justine Bernier-Blanchette, les trois murs crĂ©ent un environnement enveloppant pour la musique atmosphĂ©rique du guitariste Roger Cournoyer et du percussionniste Andrew Beaudoin. Dont quelques scĂšnes prenantes oĂč musique et images en boucle se rĂ©pondent, comme crĂ©ant un pont entre prĂ©sent et passĂ©, entre actions en direct et images figĂ©es dans le temps. La crĂ©ation comporte dâailleurs une part dâimprovisation, dâoĂč le cĂŽtĂ© spontanĂ© et donc parfois un peu brouillon du texte, oĂč la rĂ©flexion ne va pas toujours trĂšs loin. DâoĂč aussi certaines longueurs ainsi, quelques tentatives maladroites pour engager directement le public nous semblent inutiles. Mais sâil nây a gĂ©nĂ©ralement rien de spectaculaire dans ces images dâinconnus engagĂ©s dans des activitĂ©s banales, câest leur nature Ă la fois familiĂšre et Ă©trange qui fait leur universalitĂ©, et donc leur intĂ©rĂȘt. Elles tĂ©moignent dâun passĂ© commun, celui de la classe moyenne quĂ©bĂ©coise, et le rĂ©cit individuel devient ainsi une histoire collective. Est-ce que, se demande David B. Ricard, nos selfies deviendront aussi un matĂ©riau intĂ©ressant dans 20 ans ? Ă voir en vidĂ©oTrouvezvous de meilleur mon grand-pĂšre et moi 2022?Il est temps de passer aux choses sĂ©rieuses avec notre test et comparatif. Nous avons compilĂ© plus des 98732 critiques des experts dans cette domaine.
Nous accueillons aujourdâhui sur le blog Entre nous et nos AncĂȘtres AndrĂ© PERRET. Il nous a fait le rĂ©cit de la vie dâun de ses ancĂȘtres, qui nous a particuliĂšrement touchĂ©s. Cette histoire est effet celle de bien des hommes et femmes du XXe siĂšcle, marquĂ©e, comme rythmĂ©e par les deux Guerres mondiales. Elle est surtout un exemple de ces lĂ©gendes, rumeurs et on-dit si frĂ©quents dans nos familles, mais ici particuliĂšrement tragiques. Et cette histoire, nous souhaitons la partager avec vous. Mais laissons dâabord AndrĂ© se prĂ©senter. Entre nous et nos AncĂȘtres pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous, et ce qui vous a amenĂ© Ă vous intĂ©resser Ă lâhistoire de votre famille et Ă la gĂ©nĂ©alogie ? AndrĂ© Jâai 61 ans cette annĂ©e, je dirige une sociĂ©tĂ© de formation au management sur Paris. Jâai 4 enfants, et je supportais assez mal dâavoir des trous » dans lâhistoire de la famille, dâautant quâils Ă©taient assez rĂ©cents. Câest en cherchant Ă combler ces lacunes que je me suis pris au jeu et que je suis remontĂ© en parfait amateur au XVIIe siĂšcle⊠Cela devient vite une addiction ! Entre nous et nos AncĂȘtres quel personnage familial souhaitez-vous Ă©voquer aujourdâhui, et quâest-ce qui vous a amenĂ© Ă vous intĂ©resser Ă lui ? AndrĂ© Il sâagit de Jean-Baptiste Louis PERRET, mon grand-pĂšre paternel, que je nâai pas connu. TrĂšs tĂŽt, ce personnage mâa interpellĂ©, malgrĂ© le peu dâinformations dont je disposais sur lui â ou peut-ĂȘtre justement Ă cause de ce silence qui lâentourait dans la famille. Et certainement aussi par provocation. Ce grand-pĂšre, dont on disait quâil Ă©tait volage, me faisait rĂȘver⊠Laissons maintenant AndrĂ© nous conter lâhistoire de Jean-Baptiste Louis PERRET. Longtemps, je nâai possĂ©dĂ© quâune photo de ce grand-pĂšre dont personne ne voulait parler dans la famille. Par ma mĂšre, je savais quâil Ă©tait sĂ©duisant, et que les petites Caminelle » en Ă©taient amoureuses ». Et par ses fils, Pierre lâaĂźnĂ©, mon pĂšre, et Jean le cadet, jâai appris quâil avait abandonnĂ© sa famille pendant la guerre, alors mĂȘme quâeux deux Ă©taient prisonniers. Deux fils qui ne lui ont jamais pardonnĂ©. Pourtant, je ne peux nier mon attachement Ă ce grand-pĂšre fantasque, quâon a volontiers dit volage. Voici en quelques mots son portrait. Jean-Baptiste Louis PERRET, rĂ©ussite sociale et dĂ©chĂ©ance familiale Jean-Baptiste Louis PERRET, dit Louis, naĂźt le 11 juillet 1887 Ă Besson dans lâAllier ; il est issu dâun milieu agricole modeste. Sa naissance dĂ©jĂ suscite des rumeurs familiales » on dit quâil serait peut-ĂȘtre le fils du curĂ© du village⊠Il obtient en 1908 Ă Montpellier le diplĂŽme dâIngĂ©nieur agronome, tremplin dâune rĂ©elle ascendance sociale. Il entame ensuite une carriĂšre dâenseignant dans des Ă©tablissements agricoles, en Bourgogne puis dans le Nivernais. Il Ă©pouse en 1911 Ă Cusset Allier ma grand-mĂšre Yvonne VIGNOT. De cette union naĂźtront Pierre 1912, Jeanne 1914 et Jean 1915. Mais dĂ©jĂ , les canons grondent, et Jean-Baptiste Louis est mobilisĂ© dĂšs 1914. En 1918, il disparaĂźt. Une premiĂšre fois. Je perds ensuite sa trace, jusquâau milieu des annĂ©es 1930, pĂ©riode Ă laquelle il sâinstalle avec sa famille Ă Namur en Belgique. Il prend alors la direction de la sociĂ©tĂ© Hydrocar, un fabricant de revĂȘtement routier sociĂ©tĂ© qui existe toujours. Sâen suivra une brĂšve collaboration avec ses deux fils, quâil fait venir Ă Namur. Mais Pierre et Jean peinent Ă sâentendre avec leur pĂšre, et repartent en France. En 1914, Jean-Baptiste Louis est mobilisĂ© comme caporal-fourrier au 295Ăšme RĂ©giment dâInfanterie. PortĂ© disparu Ă Cuvilly Oise aprĂšs lâoffensive allemande du 9 juin 1918, il est retrouvĂ© prisonnier en Allemagne oĂč il est passĂ© par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. Il est rapatriĂ© aprĂšs lâArmistice le 20 dĂ©cembre 1918. Jean-Baptiste Louis est quant Ă lui la coqueluche des filles de la famille, quâil charme par son train de vie, sa voiture, les cadeaux quâil leur offre⊠Cette parenthĂšse belge sera importante pour la postĂ©ritĂ© familiale, puisque câest Ă Namur que Pierre, mon pĂšre, rencontre celle qui allait devenir sa femme. Suzanne est la fille dâĂdouard CAMINELLE, banquier de Jean- Baptiste Louis et de la sociĂ©tĂ© Hydrocar. En 1940, alors que les Allemands entrent en Belgique, Jean-Baptiste Louis dĂ©cide de rapatrier tout sa famille en Zone Libre, Ă Cusset prĂšs de Vichy. Sa motivation â dit-on â Ă©tait alors de mettre la trĂ©sorerie de lâentreprise Ă lâabri des Allemands. Je ne dispose pas dâinformations sur sa vie pendant la guerre, mais Ă cette Ă©poque on le dit assez volage. Ă la fin de la guerre en 1945, Jean-Baptiste Louis ne rejoint pas la maison familiale, laissant sa femme seule, alors que ses deux fils sont prisonniers en Allemagne. La rumeur familiale dit quâil vivrait avec une jeune pharmacienne namuroise, et quâil voudrait partir Ă lâĂ©tranger⊠DeuxiĂšme disparition. Quelques annĂ©es plus tard, lors de lâentrĂ©e en maison de retraite dâYvonne ma grand-mĂšre, il a fallu vendre la maison familiale de Cusset. LĂ , jâai dĂ©couvert quâils nâavaient jamais divorcĂ© ! Nous avons donc Ă©tĂ© dans lâobligation de faire une requĂȘte en sĂ©paration suite Ă abandon du domicile conjugal. Lâofficialisation de la dĂ©chĂ©ance familiale de Jean-Baptiste Louis PERRET. Mais un Ă©change avec un ami dont lâĂ©pouse est gĂ©nĂ©alogiste va faire taire toutes les anciennes rumeurs familiales. Je lui parle de ce grand-pĂšre disparu et dont je ne trouve pas trace, et il me propose de lui communiquer Ă tout hasard les informations dont je dispose, ses date et lieu de naissance. Le soir mĂȘme il mâappelle et me dit que je vais avoir des surprises, en Ă©coutant le rĂ©cit de sa femme⊠Jean-Baptiste Louis PERRET, dĂ©portĂ© dans le convoi des tatouĂ©s » Les baraques du camp de Royallieu Jean-Baptiste Louis est arrĂȘtĂ© par les Allemands au mois de janvier 1944. Sans doute faisait-il partie du Mouvement de LibĂ©ration Nationale MLN. En avril, il est Ă CompiĂšgne, au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. Le 27 avril 1944, il est dĂ©portĂ© vers Auschwitz dans un convoi Ă 100 par wagon Ă bestiaux. Le train mettra quatre jours et trois nuits Ă atteindre sa destination. Ce convoi a suscitĂ© les interrogations des historiens notamment concernant sa destination, parce quâil sâagit du troisiĂšme convoi de dĂ©portĂ©s non-juifs envoyĂ©s directement vers ce camp de la mort. Il restera tristement cĂ©lĂšbre, sous le nom de Convoi des TatouĂ©s ». Jean-Baptiste Louis fait donc parti des 1655 dĂ©tenus qui seront immatriculĂ©s Ă leur arrivĂ©e Ă Auschwitz-Birkenau, des numĂ©ros 184936 Ă 186590. Lui portait le numĂ©ro 186203. Câest ce tatouage, sur le bras gauche, qui vaudra au convoi son appellation. Jean-Baptiste Louis ne sĂ©journera que deux semaines Ă Auschwitz, dans le camp Canada », avec sans doute, aprĂšs lâhumiliation du tatouage, de la fouille, de la tonte et de la dĂ©sinfectionâŠ, de terribles conditions de vie â lâadministration allemande effacera » dâailleurs ce transit, comme sâil nâavait existĂ©. Le 12 mai, avec 1560 autres dĂ©portĂ©s et Ă 60 par wagon, il repart dans un nouveau convoi vers le KL Buchenwald cette fois, Ă une dizaine de kilomĂštres de Weimar. Il y reçoit un nouveau matricule, le 53345. Vue d'ensemble du petit camp de Buchenwald - collection Foucher-Creteau Insignes des prisonniers du KL de Buchenwald - matricule de Pierre MALLEZ Contrairement Ă dâautres dĂ©portĂ©s renvoyĂ©s ensuite dans dâautres camps, aprĂšs son passage au camp de quarantaine il monte au grand camp. Il reste au camp central sans doute en raison de son Ăąge, 57 ans alors. Il semble en effet que la plupart des dĂ©portĂ©s ĂągĂ©s ou diminuĂ©s physiquement nâaient pas Ă©tĂ© envoyĂ©s dans les Kommandos de travail. Je ne sais pourquoi ni comment il a survĂ©cu jusquâĂ ce dĂ©but dâannĂ©e 1945. Je ne peux quâimaginer son quotidien difficile. Les renseignements fournis par lâassociation pour la mĂ©moire de Buchenwald laissent entendre quâil aurait Ă©tĂ© fusillĂ©. Du Convoi des TatouĂ©s, Ă peine un homme sur deux rentrera de dĂ©portation. Mon grand-pĂšre ne fait pas partie de ceux-lĂ . Selon le livre mĂ©morial de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation, Jean-Baptiste Louis PERRET dĂ©cĂšde le 24 fĂ©vrier 1945 Ă Buchenwald. Son dĂ©cĂšs nâest transcrit ni Ă lâĂtat-Civil de Besson son village natal oĂč je lâai cherchĂ© en vain, ni au Journal Officiel de la RĂ©publique française. Mais son nom apparaĂźt depuis 2010 sur une plaque commĂ©morative posĂ©e en mĂ©moire des dĂ©portĂ©s de la commune de Besson Allier. DâaprĂšs le rĂ©cit dâAndrĂ© PERRET, fils de Pierre, et petit-fils de Jean-Baptiste Louis. Entre nous et nos AncĂȘtres Quelle a Ă©tĂ© votre rĂ©action Ă cette dĂ©couverte, qui met fin aux rumeurs familiales autour de lâabandon de sa famille par un Ă©poux et pĂšre ? AndrĂ© Un regret que ni son Ă©pouse, ni aucun de ses enfants â dont mon pĂšre â nâaient su la vĂ©ritĂ© avant de mourir. Un regret doublĂ© dâincomprĂ©hension⊠Pourquoi sa famille nâa-t-elle jamais Ă©tĂ© informĂ©e ni de son arrestation ni de son dĂ©cĂšs, et notamment aprĂšs la libĂ©ration du camp ? Pourquoi sa femme, qui travaillait pour le gouvernement de Vichy mais dont on a su aprĂšs sa mort quâelle transmettait des documents Ă Londres, nâa-t-elle jamais Ă©tĂ© informĂ©e ? Entre nous et nos AncĂȘtres Cette dĂ©couverte met-elle fin Ă vos recherches ? AndrĂ© Non. La vie peu banale de ce grand-pĂšre quitte la petite histoire pour la grande ; je voudrais donc maintenant en dĂ©couvrir plus sur son parcours atypique. Et je me pose de nombreuses questions. Il me manque des informations sur son parcours professionnel, et donc la motivation de son expatriation en Belgique. Puis, pendant la guerre, quel a Ă©tĂ© son engagement dans la rĂ©sistance ? Pourquoi le statut de dĂ©portĂ© ne lui est pas attribuĂ© par les autoritĂ©s françaises ? Sur une photo, on semble apercevoir lâOrdre du MĂ©rite Ă son revers, Ă quelle occasion cette distinction lui aurait-elle Ă©tĂ© attribuĂ©e ? Je vais donc continuer Ă arpenter les ministĂšres et fouiller les archives sur les traces de Jean-Baptiste Louis PERRET. Si vous souhaitez rĂ©agir Ă cette histoire, ou contacter AndrĂ©, nâhĂ©sitez pas Ă laisser un commentaire ou nous contacter Ă admin[Ă ] Nous lui transmettrons votre message. Biographie et arbre gĂ©nĂ©alogique de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Enfance auvergnate, Ă©tudes dans le sud et ascension sociale 11/07/1887 Naissance dans la maison familiale aux Rouyaux, dans la commune de Besson, Allier 03. Ses parents sont Jean, et Louise nĂ©e SĂQUE, cultivateurs. 12/05/1908 Ătudes supĂ©rieures, Ă lâĂcole Nationale dâAgriculture de Montpellier. Obtient le diplĂŽme dâIngĂ©nieur agronome en 1908. 1911 Professeur de français en Bourgogne Ă lâĂ©cole dâagriculture La Barotte », ChĂątillon-sur-Seine 21. [source Recensement 1911] Un mariage et deux enfants 12/09/1911 Ăpouse Yvonne Gilberte VIGNOT Ă Cusset 03. 16/06/1912 Naissance dâun premier fils, Pierre, Ă Cusset 03. 1913-1915 Professeur dans le Nivernais, Ă lâĂcole dâagriculture de Corbigny 58. 1914 Vend des assurances pour la SociĂ©tĂ© Française de Capitalisation. 07/01/1914 Naissance de sa fille Jeanne, dite Jeannette, Ă Cusset 03. Dans la Grande Guerre, premiĂšre disparition et deuxiĂšme fils 1914 MobilisĂ© comme Caporal-fourrier au 295Ăšme RĂ©giment dâInfanterie. 04/03/1915 Naissance, en son absence, dâun second fils, Jean, Ă Cusset 03. 09/06/1918 PortĂ© disparu Ă Cuvilly 60 aprĂšs lâoffensive allemande. Il est retrouvĂ© prisonnier en Allemagne oĂč il est passĂ© par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. 20/12/1918 Il est rapatriĂ©, aprĂšs lâArmistice. Lâexpatriation en Belgique 1936 Part en Belgique, prĂšs de Namur, oĂč il prend la direction de la sociĂ©tĂ© Hydrocar. Marie son fils ainĂ© Pierre Ă Suzanne CAMINELLE, fille du banquier de lâentreprise, et sa fille Jeannette Ă Ădouard, fils du mĂȘme banquier. 1938 Touche la retraite du combattant. Encore une guerre, deuxiĂšme disparition en fait la dĂ©portation 1940 Rapatrie toute la famille Ă Cusset prĂšs de Vichy 03, en Zone Libre. 1940-1944 Appartient peut-ĂȘtre au Mouvement de LibĂ©ration Nationale MLN. 01/1944 Est arrĂȘtĂ©, puis internĂ© Ă CompiĂšgne au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. [source BAVCC] 27/04/1944 DĂ©portation vers Auschwitz, dans un convoi qui sera plus tard nommĂ© le train des tatouĂ©s », arrivĂ©e le 30/04/1944. Il est tatouĂ© sur lâavant-bras gauche du numĂ©ro 186203. 14/05/1944 DĂ©part le 12/05 dans un convoi avec 1561 dĂ©portĂ©s, en direction de Buchenwald, oĂč il arrive le 14 au matin. DĂ©sinfection puis tatouage. Jean-Baptiste Louis portera le numĂ©ro 53345. 24/02/1945 Mort Ă lâĂąge de 57 ans de Jean-Baptiste Louis Ă Buchenwald [source Livre mĂ©morial de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation], sans doute fusillĂ© [source Association pour la MĂ©moire de Buchenwald]. Arbre gĂ©nĂ©alogique partiel de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Cliquez sur lâarbre pour lâagrandir. Quelques liens Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation Amis de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation de lâAllier Amicale des DĂ©portĂ©s TatouĂ©s du 27 avril 1944 MĂ©morial de lâinternement et de la dĂ©portation â Camp de Royallieu La citation Celui qui est affectionnĂ© pour quelquâun vĂ©nĂšre aussi les choses que cette personne a laissĂ©es dâelle-mĂȘme aprĂšs sa mort » Saint-Thomas dâAquin Vous serez peut-ĂȘtre aussi intĂ©ressĂ©e par les articles suivants